Éditorial d'Octobre 2017

La poésie, c'est quoi au juste !?

Je m'étais penchée sur le thème – des heures – des jours ...Cela POUVAIT être écrit en rimes – donc en vers – en vers rythmés, mais aussi dérythmés, exprès. Ou en prose. Les vers pouvaient obéir à des règles. Mais ne le devaient pas forcément. La tendance était à s'affranchir de plus en plus de règles et contraintes très pesantes au Moyen-Age. Pour en fabriquer d'autres, au gré de la fantaisie de leur auteur. Mais aussi au travers de vers dits libres, à ne pas confondre avec la prose poétique. Un vers libre reste un vers. Il est découpé en tranches, lesquelles témoignent d'une volonté de découpe - donc d'une volonté d'expression originale. Quand bien même il n'y aurait ni rimes ni rythme.

MAIS cela doit rester lyrique. Dans l'intention, si ce n'est dans les mots. On voit bien dans Le petit déjeûner du matin de Prévert que les mots employés sont volontairement ceux de tous les jours. Ils n'ont rien, par eux-mêmes, de lyriques :

« Il a versé le café

Dans la tasse

Il a mis la cuiller

Dans la tasse à café »

...

Si on s'arrête là, on restera sur sa faim, et on pourra éternellement se demander pourquoi quelque chose d'aussi plat peut être néanmoins lyrique. Le lyrisme, ici, est dans l'opposition des gestes de tous les jours, ordinaires, et du sentiment sous-jacent de désespoir qui vient, en leitmotif, se placer, d'un air anodin, entre certains gestes, également anodins.

 

A quelque part, on nous dit, pour définir la poésie : C'est une description du monde au travers du regard d'un auteur. Ce n'est pas un récit, ce n'est pas une histoire. Ni une information. Ni, surtout une explication. Une anecdote, ou une série d'anecdotes ? Possiblement. Cela pourrait, dans certain cas, être un éditorial. Il PEUT y avoir des allitérations – des assonances – des métaphores. Et il DOIT y avoir de l'originalité dans cette vision.

 

Pour la suite, lâchement, je vous renvoie au Petit Robert. Mais vous pouvez aussi écrire à Bernard Pivot, grand érudit, et, faute de réponses, consulter tout ce qui se dit à ce propos sur Internet. Mais c'est long, je vous avertis. Enfin, parfois, c'est amusant : des questions émises, d'un ton savant, par des élèves de terminale, avec, environ, une faute d'orthographe par ligne – je ne parle pas des fautes de construction de phrases – il est vrai que pour des auteurs souhaitant s'affranchir de certaines règles et contraintes, il convient peut-être, effectivement, de commencer par là. En gardant, évidemment, son smartphone à portée de main, on est évolué ou on ne l'est pas !

 

Enfin, je compris surtout qu'il convenait que je me garde à tous prix de tenter un classement, de remonter en arrière jusqu'à presque Hérode, d'apprendre par cœur des classements que d'autres avaient laborieusement établis – et que si je voulais conserver une certaine sérénité – une certaine disponibilité aussi – car les recherches – c'est mangeur de temps – il convenait que je me contente d'une élégante pirouette – laquelle – ouff – m'affranchirait de tout développement exhaustif dans le labyrinthe duquel j'allais perdre...un latin...jamais bien retenu d'ailleurs – sur des chemins de traverse que, paresseuse, je laisserais à d'autres le soin de défricher – si  - déjà – tous ne l'étaient pas encore. Parcourus par des mains – et des pieds - plus laborieux que les miens.

 

Voici donc « ma petite pirouette » :

 

 

 

 

Intitulé :

 

BON, MAMAN, DIS-MOI...

 

Bon, Maman, dis-moi

La poésie, c'est quoi !?

C'que tu apprends à l'école

Quand t'écoutes avec ton nez

Marchant sur la pointe des pieds !

 

 

Maman la maîtresse a dit

Les rimes c'est la poésie

Que tu apprends à l'école

Et que tu répètes en colle

Avec des petits dessins

Quand tu parles avec tes mains

 

La poésie c'est le soleil

Quand tu le vois les yeux fermés

La forme savante des mots

Dansant dans tes rêves beaux

Quand la maîtresse à l'école

Les dessine sur le tableau

 

Mais c'est aussi bien la prose

Je n'y comprends plus grand chose

Normal mon petit malin

Que tu n'y comprennes rien

Car dès lors qu'elle se comprend

C 'est déjà qu'elle fout le camp

Au pays des platitudes

Au pays des servitudes

Où un plus un égal deux

Et ça rime avec fâcheux

 

Ben Maman, alors dis-moi !

La poésie...c'est quoi !?

C'est le monde que tu vois

 Toi tout seul, et pas moi...

 

Ecrit par SIM (Mathilda)