PREPARATION D'UN ONE MAN SHOW - TWO MAN SHOW

Toujours fécond, le théâtre des Barbies s'enrichit, pour la nouvelle année, d'un projet de ONE MAN SHOW -  voire TWO MAN SHOW – délirant – en cours de réalisation avancée...

Voyez ici, le programme

Programme nanas

Et voici, l'affiche!

Sce nario nanas de jante es 1

LA DAME À LA ROBE JAUNE

Voici le scénario, bonne lecture.

 

Une actrice = Mathilda

 

Résumé : Mme C, partie pour acheter un costume Chanel gris-passe-partout se trouve affublée d'une robe jaune-canari après une mémorable leçon de gym au cours de laquelle la vendeuse apprend à l'acheteuse comment savoir marcher « à la façon des mannequins ». Ensuite elle parvient à être embauchée à la télévision...mais, pour ne pas déflorer la fin, vous n'apprendrez ce qu'elle y fera au juste seulement...à la fin !

Décor : Sur le paravent, sur un cintre, une grande chasuble jaune-canari + une ceinture jaune, un sac à main jaune (perruque derrière paravent)

 

En rouge : ce qu'on fait

en bleu : ce qu'on dit

= = = =

 

Entrée de Mathilda (Mat)

Marche spéciale de  long en large – on dirait qu'elle apprend des pas...mais lesquels !? Est-ce de « la gym » ? Une parade grotesque !?

 (à moitié pour elle – à moitié pour le public) :

Mat : en fait, j'n'étais pas partie pour cette robe-là...non...j'pensais plutôt à un p'tit tailleur passe partout...une p'tite note chic et discrète à la Chanel, dans l'gris bleu...gris-beige...gris-vert...enfin plus gris que vert quand même – à la limite gris-gris ...un peu dans le genre de style de mon amie Maggie – pour changer, quoi ! Parce que l'aut'fois, elle m'a dit : »Mathilda,  si j'devais sortir avec ça...j'mourrais ». Enfin bon, j'me suis dit :  essaye-toi un peu à la sobriété, ma fille ! Un p'tit tailleur bien coupé, mais pas trop coincé (à cause du ventre)  – Pis j'avais décidé d'aller acheter – vous savez – au magasin POUR LES GROSSES...Vous rentrez discrètement – sortie idem – cabines bien isolées – aucune caméra cachée...j'ai vérifié...

 

Ben non, j'étais pas du tout partie pour cette robe là...pas du tout pas du tout...alors je rentre...une dame m'accueille...mmm – chique – parfumée – maquillée aux p'tits oignons – Bonjour Madââme – elle me fait...ah, j'ai aimé qu'elle m'appelle Madââme – pas du tout du genre condescendant qui vous r'garde du haut-en-bas, et vous en fourre une grosse tartine de « Ma p'tite dame »...non mais qu'est-ce qu'elles se croient celles-là avec leur « ma p'tite dame » .. heuhh ! Alors que là, Madââme, ça voulait dire « Ma grande dame » – ah oui, j'ai aimé ! Vous désirez, Madââme !? (Les belles manières d'antant...) Moi : »heuh heuh..j'voudrais quék chose de chic, voyez, un peu dans l'style Chanel, un p'tit tailleur dans l'gris, si vous voyez c'que j'veux dire !? »

 

Mimant la vendeuse  : mais tout à fait, Madââme !

 

Et pis là, elle se met à égréner à folle allure tous ses porte-habits...tac...tac...comme s'il s'agissait des touches d'un piano:! talatat...talalat...Et pis là : Ah voilà ! Voilà c'qui vous faut !

elle exhibe la grande tunique jaune canari, préparée sur le paravent. Voilà Madââme !!

 

elle revêt  la tunique, et se regarde, perplexe, dans la glace – très perplexe...Ben, bon...Maihh...C'est pas un peu voyant !? C'est...heuh...(petite voix déçue) pas vraiment gris...pis c'est pas vraiment « le p'tit tailleur de chez Chanel »...heuh (j'fais quoi, là!?)

Et c'est là que – franchement – cette femme – géniale - cette femme  !:

Mais Madââme, qu'elle me dit...cette rage qu'elles ont toutes de s'habiller « à la Chanel » ! C'est passé d'mode tout ça ! La mode, c'est quoi, au final !? C'est c'qui vous est IMPOSE par « en-haut ». Par « l'élite »...Les faiseurs de mode ! Ne soyez pas, Madâme, celle qui SUBIT la mode ! COMMANDEZ la mode ! Donnez « le la » ! On vous suivra...Allez, marchez un peu pour voir ! »

Mat. marche un peu gauchement.

Mimant la vendeuse : Ecoutez Madâme, écoutez-moi : c'est votre DEMARCHE qui va donner le style au personnage ! Son allure idiote ou dégagée...(Mat rentre une épaule et ressort l'autre, totalement coincée...)

Mimant la vd : Mais non, pas comme ça ! Comme ça ! Allez, faites comme moi : serrez les fesses ! SERREZ les fesses...Bien...Tenez, tenez les fesses serrées – bien – levez la tête – mais non, pas le menton, la tête ! Comme ça ! Tirez votre tête pour qu'elle touche le plafond. Le HAUT d'la tête doit toucher le plafond, pas l'menton ! Quoi, il est trop haut l'plafond !? De toute façon, vous aurez des talons ! Montrez vos chaussures, là ? Ooooh ! Mais non, ça n'va pas, il vous faut des TALONS ! 10-12 cm...

Mat: (timidement) : je n'supporte pas...pas bien...tout ça...

La vd : tatatat : mettez vous sur la pointe des pieds : La, c'est bon ! Serrez les fesses...rentrez l'ventre ! Mat se serre désespérément le ventre...

La vd : ne r'lâchez pas vos fesses...tenez...tenez...là...baissez les épaules, baissez, baissez...tirez la tête au plafond...là là...ça d'vient bon, maintenant, avancez...

Mat avance à petits pas prudents...

La vd : Mais non, voyons...Vous avez d'jà vu les mannequins, comment i font !? Des GRANDS pas, pas des p'tits pas – grands – grands – vos pas ! Elastiques, rapides... Sim fait des pas de géant...

La vd : (dubitative) C'est un peu mieux...mais là, attention, hein,faut marcher sur une poutre !

Mat : sur une poutre heuh...faut marcher sur une poutre, j'ai jamais vu ça !

La vd : Vous imaginez qu'au sol il y a une poutre, et vous marchez dessus : vot' pied doit pas dépasser la poutre...

Mat essaye : ah, mais j'vais tomber …

La vd : croisez un peu vos jambes...

Mat avance comiquement en croisant chaque fois une jambe sur l'autre

La vd : Mais non, ça c'est exagéré, c'est d'la caricature. Gardez l'air naturel !

Mat : heuh, c'est pas vraiment naturel, ça....(elle s'efforce de bien faire...)

La vd : si vous tournez un peu vos pieds « par dedans », ça ira mieux

Mat avance, les pieds dedans : J'ai pas l'air trop bête !?

La vd: Le fin du fin ! Zavez vu comment elles font, les mannequins !? Comme ça...(elle fait...)

Mat : heuh...comme ça ? (Déterminé) : comme ça !

La vd : Ah, super, voyez qu'vous y êtes parvenue...Maintenant vos bras...

Mat avance en balançant ses bras d'un air militaire...

La vd : mais non, pas du tout, ça c'est bien pour vot club de marche, ou pour escalader l'Mont Blanc, mais là, c'est aut chose ! … Ne bougez pas tant vos bras..

Mat avance les bras raides...

La vd : Ah non, on dirait Frankenstein ! Mettez « d'la sauce » !

Mat : quelle sauce !? D'la sauce ?

La vd : Façon d'parler...de la grâce, de la souplesse : vos bras, i'doivent bouger UN PEU, bouger naturellement...tenez les épaules BASSES...non pas une épaule haute, l'autre basse...j'ai dit:les DEUX épaules basses...

Mat marche (plutôt mieux..)

La vd : Mieux ça, BIEN...Maintenant, il vous faut l'sac

Mat : Le sac?!?!

La vd : Ben oui, l'sac assorti, quoi : Mat s'empare du sac, et le tiens dans l'anse, à la façon du petit chaperon rouge...

La vd : Mais non pas comme ça...plus dégagé...comme ça : elle lui imprime un mouvement de tournoiement....

Mat s'essaie au tournoiement du sac...

La vd : ça fait un peu femme fatale, vous comprenez !...

Mat : ah oui oui – femme fatale...imprégnée, elle va et vient, en faisant tournoyer le sac – puis elle s'en va le poser, enlève sa ceinture et la pose à côté du sac, et, s'adressant aux spectateurs :

Pis finalement, j'étais partie pour un p'tit tailleur style Chanel, mais j'ai décidé d'imposer mon style !

PRE-CUR-SEUR de la mode, c'est ma vendeuse qui m'a donné l'idée.

Bon, OK, (un peu sur la réserve...) ça s'porte pas avec tout – et à la fin, on s'lasse un peu – mais mais mais – haha !(victorieuse) :  Vous savez pas c'qui m'est arrivé, grâce à ma robe !? J'ai été engagée à la TE-LE !! Ben oui hein – un jour, j'leur ai écris une belle lettre, avec une photo : Super, la photo, j'avais pris un selfie, un jour de grand soleil, fallait fermer les yeux pour la r'garder, ma robe, tellement ça brillait ! Ben vous savez quoi !? Ben i m'ont RE-PON-DU, ouais !

I'm'ont engagée – héhé ! Un contrat de 8 jours, i m'ont fait. 10 € d'l'heure. Pas mal quand même pour une débutante. Ouais !. (elle sautille de joie)

Vibration du portable.

Mat : Allô, oui, Monsieur ...(large sourire entendu aux spectateurs)...oui, Monsieur, je commence quand !? Après-demain, oh, super !! J'apporte ma robe ? Oui, bien sûr.( Evidemment !)  j'dois apporter quoi, encore !? Mon p'tit sac jaune...Oh ben oui, bien sûr, non non, je n'oublierai pas. Quoi ? Le producteur dites-vous ? Oui – Oui (l'air imprégné et bien poli...) : C'est qui, dites-vous !? Le directeur d'une grosse fabrique de quoi ? De...de quoi... !? Ah...de CHIPS...ah, c'est pour une fabrique de chips, une vidéo pour la pub pour des CHIPS ! (Essayant de cacher sa déception) : Ah ben oui, ben oui, pourquoi pas.

Sourire crispé : Non non j'oublierai pas ! Merci Monsieur ! Aurevoir Monsieur !

Pose du téléphone. Re-vibrations. Re-allô – Quoi : ma sonnette ne fonctionne plus, vous attendez d'vant la porte !? J'arrive...C'est quoi, l'facteur ? Un paquet !? Ah bon...j'arrive j'arrive.

Mat part derrière le paravent, apporte son paquet, le déballe, en sort une perruque en coton jaune canari, déplie une lettre : c'est un envoi du producteur, pour faire assorti avec le costume... place la perruque sur sa tête, et remet par-dessus son chapeau genre canotier-romantique – se regarde longuement dans la glace avec une certaine approbation – s'empare du sac jaune-canari, et, en marchant, le fait tournoyer allègrement.

Elle répète  en imitant  les pas d'un mannequin :

 

Cette rage qu'elles ont toutes de s'habiller « à la Chanel » ! Ne soyez pas, Madâme, celle qui SUBIT la mode ! COMMANDEZ la mode ! Donnez « le la » ! On vous suivra...

Très imprégnée, en sortant : »ON VOUS SUIVRA... » !

 

= = = = =

 

 

 

Prochainement  scénario de : MME CINQFRUITS - QUATLEGUMES