Ces femmes qui accouchent autrement

(Reprise du titre d'un article paru dans le RL du 26 juin, écrit par Philippe Marque)

 

Ou encore :

 

LA MEDICALISATION DE L'ACCOUCHEMENT EST-ELLE PARVENUE A SE DEFINIR D'ABORD COMME ANTINATURELLE !?

 

Par Marthe Humbert

 

En tout, l'excès nuit – Vaut-il mieux accoucher dans une barque, dans un taxi, dans une maison médicalisée, ou sur un fauteuil « étudié pour », bardée de toute part des tuyauteries adaptées, l'esprit baigné de la douce euphorie que peut procurer à la patiente-parturiente une péridurale savamment administrée !?

 

Question de goût, me direz-vous ? Ou question de mode ? D'éducation et d'expérience personnelle ?

D'opportunité ? Ou, carrément, question de hasard, de chance ou de malchance, sachant juste que le hasard essayera toujours, avec un certain vice, de mettre à mal les plus réfléchies de vos prévisions...

 

N'empêche qu'heureusement, du moins en théorie, chaque femme doit avoir, dans notre civilisation occidentale dont nous sommes  fiers à juste titre – titre « juste » dans la mesure où les faits ne sont pas encore venus s'inscrire en faux par rapport aux conceptions du moment – doit avoir – donc – possibilité de choisir l'accouchement qui lui semblera le plus en rapport avec sa sensibilité personnelle, celle-ci évidemment influencée par :

 

  • les progrès médicaux
  • la pression de l'autorité médicale
  • son environnement propre et sa culture propre – dont les médias font partie et pèsent un poids non négligeable.

 

Mise à part cette analyse qui me semble suffisamment  large pour ménager toutes les sensibilités, dans le secret de mon cœur, bien sûr, j'ai mon expérience « à moi », et mes idées propres. Jamais bon, dans un débat scientifique, d'arguer de ses opinions et idées personnelles...mieux vaut la présentation de statistiques parlantes – si possible avec sources bien prouvées – et si possible avec l'accord de ces sources pour que leur nom soit cité.

 

Dans « mes idées à moi », les choses sont beaucoup moins compliquées ...Par exemple :

 

J'ai le souvenir d'avoir, un certain jour, accouché dans un « lit lorrain » - matelas de 90 cm – sage femme qui me tenait gentiment la main de temps à autre – et mon mari à proximité, pas anxieux du tout, qui vint m'apporter un bol de café au lait, avec un casse-croûte au jambon, « quand tout fut fini ». A l'époque, on n'en parlait pas en long et en large, des accouchements à venir. Il fallait y passer – la plupart du temps, ça ne se passait pas trop mal – et parfois pas trop bien – parfois, mais rarement – très mal - mais – bon – on n'en était jamais obsédé...sinon la vie n'eut plus été possible.

 

J'ai le souvenir d'avoir accouché, parfois, à la maternité – à l'époque, l'on n'y voyait généralement aucun médecin – aujourd'hui, ils y ont, généralement, remplacé les sages-femmes, lesquelles ont d'autant moins de travail qu'elles sont soulagées du leur par de sécurisantes césariennes. Seul petit inconvénient : la parturiente ne pourra plus programmer une multitude de bébés pour l'avenir – ce qui est un moindre mal dans notre monde surpeuplé.*

 

J'ai le souvenir de ma mère qui me racontait qu'elle avait eu, pour son 2è bébé, terriblement mal dans les cuisses. J'y repensais lorsque moi-même eut, pour mon dernier bébé, également très mal au niveau des cuisses. et pourtant ces douleurs ne sont rien – rien du tout – en face des sentiments multiples et profonds – qui, dans un cœur, le font vibrer, au rythme des souvenirs divers qui se bousculent, dans la tête.

 

J'ai le souvenir d'un petit-fils dont la femme accoucha sur sa demande, par péridurale – suivie de césarienne – et aussi celui d'un autre petit-fils dont la femme accoucha sur leur  demande, à tous deux - sans aide médicale aucune. Et sans césarienne.

 

Et moi, si c'était à refaire !?

Je choisirais la seconde solution. Certes, je préférerais la maison médicalisée des sages femmes à la barque au milieu de la rivière. Mais entre « accoucher à domicile » (avec bon pronostic), et accoucher sous péridurale, je repousserais cette dernière méthode, si antinaturelle...

 

Conviendrait-il d'expliquer mon choix davantage !? Peut-être oui, peut-être non. Mais je vais le faire, juste par plaisir :

 

Il n'est pas bon de se laisser déposséder de ses possibilités de  choix en subissant, sans sérieuse analyse, les offres extérieures. L'homme, depuis la nuit des temps, et depuis des milliers de générations successives, s'est adapté, plutôt bien, aux conditions de sa planète. Il a cherché constamment à améliorer celles-ci, à les dominer. Ce qui est dans la logique des choses. Actuellement, nos progrès sont tels que – sans la société qui l'entoure et l'encadre– l'homme est perdu :

 

Une panne de notre centrale éléctrique, et c'est la cata .  (Je cite dans le désordre):

 

aliments perdus au congélateur – communications coupées – ordinateurs paralysés – transports paralysés – téléphones HS – plus de clim – plus de chauffage – plus d'eau au robinet – plus d'accouchements sous péridurale – plus de télé – plus d'opérations possibles – plus de dents extraites – Hypermarchés fermés car : plus d 'éclairage – plus de caisses fonctionnelles – plus de courant dans les pompes à essence... plus de pizzas à réchauffer – plus de cigarette à fumer – plus de linge propre dans l'armoire – et même plus de pain frais pour petit-déjeûner ! Une fourmi dans sa fourmillière, ou un loup en Sibérie, serait dès lors bien mieux à même de survivre que nous, si fiers de notre belle civilisation !

 

Nos progrès ne sont des progrès que dans la mesure où le hasard n'a pas semé encore le grain de sable qui bloquera l'engrénage. En attendant, il faut apprendre à penser par soi-même. A ne pas laisser sa pensée être influencée par de multiples  a priori. Savoir ouvrir les yeux, et ouvrir l'oeil ! Savoir se remettre en question, et aussi savoir remettre certains excès de la société en question.

 

Savoir éviter de se tartiner la peau à longueur de journées de pommades diverses extraites de notre industrie pétrolière – savoir improviser un repas sans être assujettis aux pizzas et autres perversités industrielles – savoir se passer parfois de sucre - souvent de sel - monter les escaliers au lieu de prendre l'ascenceur - et aussi : savoir prendre des risques – sans tomber dans la témérité, avec pour habitudes de vie, aussi : un certain courage. Ne pas fuir les difficultés. Elles font partie de l'éducation à la vie. Savoir être courageux, cela doit faire partie des réflexes habituels.

 

Et se dire que plus vous êtes pris en main, moins vous êtes débrouillard et indépendant. Et plus vous êtes conditionné, et moins vous réfléchissez.

 

Qui déjà avait dit : « une tête bien faite au lieu d'une tête bien pleine » ! ?

 

*

A propos de césariennes et d'utérus : les progrès avancent à la vitesse d'un cheval au galop : à présent se profilent des possibilités de fabrication de fœtus en se passant d'utérus. Des expériences de survie à plusieurs mois, pour certains mammifères, (pas encore pour l'homme...) ont abouti...Je pense que certains écrivains de SF ont dû, déjà, se livrer, en imagination, à pas mal de prévisions :

Embryons humains fabriqués à partir de stocks d'ovules et de sperme, placés dans des utérus artificiels, et, à terme, dûment auscultés, pouponnés et vaccinés pour être, ensuite, conditionnés, si ce n'est dans des alvéoles en cire, comme les larves d'abeille, du moins dans des établissements adaptés, avec infirmières et médecins référents, professeurs sélectionnés, apprentissage progressif par rapport aux aptitudes décelées, dans une adéquation faisant intervenir aussi les besoins de la société nouvelle – ce paramètre évidemment prioritaire -

Il pourrait aussi y avoir pour ces enfants des « parents référents »...

Trafic d'esclaves !? On pourrait imaginer, pour y palier, des « syndicats référents ».

 

Mais j'en reviens à l'utérus artificiel : Le problème n'est pas tant « l'utérus » extensible, mais le placenta.

Tout cela, à MON idée, finira par arriver un jour ...et se résoudre au mieux......A moins d'une panne de courant...