En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut

 

Bojangles

Edition Finitude

(J'ai écrit à l'auteur. Mes sentiments s'expriment dans cette lettre...)

 

Bonjour Mr Bourdeaut.

 

Depuis que j'ai lu votre livre (hier), j'ai eu l'idée de rechercher sur internet chanson et paroles (en français) de Mister Bojangles, pour essayer de me représenter vos deux héros en train d'évoluer sur la piste de danse.

 

J'ai adoré votre livre. Pour son ambiance. La description de cette frénésie rythmée...La fascination qu'exercent vos 2 personnages...Trois, quasiment, avec Mr Ordure ! Quatre, avec Mademoiselle superfétatoire. Cinq, avec vous, le fils. Votre histoire a quelque chose de raffinée, d'insolite, de sensuel, racontée sur un ton d'humour léger, volontairement léger, avec en arrière-plan une note discrète, qui revient, isolée, comme un leitmotif. Un peu comme si vous disiez : « Bonjour tristesse ».

J'ai aimé.

 

Je me suis demandé à quel niveau vous aviez souffert, en écrivant ce livre, et surtout avant de l'écrire ! Cette femme était-elle réellement votre mère ? Votre épouse ? Votre maîtresse ? Une amie beaucoup aimée ? De près – de loin ?

Cette vie farfelue, l'avez-vous vraiment vécue dans son essence ? Je me dis que oui, car il y a des détails qu'on ne peut pas inventer et qu'on n'aurait d'ailleurs pas de plaisir à inventer.

 

Votre oiseau ? J'y crois totalement. Et à « l'Ordure », j'y crois aussi. Il n'était peut-être pas sénateur...mais c'était « quelqu'un de la haute ». Ordure, vraiment ? A mon avis, au moins un peu...Mais à part ça, d'une fidélité et d'une serviabilité rare.

 

Cette vie de famille de bohème, au doux parfum d'alcool, mélangeant le jour et la nuit, avec ses repères insolites, j'ai peine à croire qu'un enfant ait pu la vivre, et en parler avec cette exaltation attendrie. Car d'évidence (là, je rompt je charme : elle était tout de même fort malsaine). Pourtant l'évidence est là : vous n'avez pas pu la vivre totalement de loin, pour la décrire aussi bien !

 

Je me pose une question que seule une femme peut poser, très pragmatique : qui faisait la vaisselle et le ménage !? Mademoiselle, certes, pouvait nettoyer les assiettes...A aucun moment, vous n'introduisez dans l'histoire quelqu'un « Qui essuye les verres – au fond du café »...Comment vous décrire mon interrogation : était-ce le bazar perpétuel, ou disposiez-vous d'une fée invisible ? Moi, je pense que oui : vous disposiez d'une fée invisible. C'était la fée « poésie ».

 

Je viens de lire qu'il s'agit de votre premier livre. J'en ai publié 2 (à frais d'auteurs). Ils parlent beaucoup de maladie. Souvent sur un ton léger. (J'en ai plein d'autres, aux ¾ terminés, cachés dans mes armoires...)

 

Voilà : cela m'a fait plaisir de vous dire que j'ai lu ce livre avec une certaine délectation, et d'un trait …

 

Simone

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