A Rodemack, levée de boucliers contre la dépose de « déchets inertes »... Et à Zoufftgen !?

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Texte adressé en lettre ouverte, en date du 17-02-2016

 

à

-Le Républicain Lorrain

-Mr le Maire de Boust

-Mr le Maire de Breistroff la Grande

-Mr le Maire de Cattenom

-Mr le Maire de Gavisse

-Mme le Maire de Malling

-Mme le Maire de Fixem

-Mr le Maire de Rodemack

-Mr le Maire de Kanfen

-Mr le Maire de Zoufftgen

-Mr le Maire de Volmerange-les-Mines

-Mr le Maire de Hettange-Grande

-Mr le Maire de Villerupt

 

 

 

Dans le RL du 13 février un article est consacré à un dossier de dépose de déchets inertes, et à la levée de boucliers des élus rodemackois – et cela se comprend aisément.

 

L'an passé, lorsqu'un problème similaire s'est présenté dans notre commune de Zoufftgen, c'est notre association Cancer-Espoir qui a averti la population du danger, et les habitants se sont alors inquiétés à juste raison ! Un dossier avait été déposé en préfecture.

 

Mr le Maire, gardant un parfait self contrôle, ne s'en inquiéta pas plus que nécessaire. D'autant plus que la préfecture lui apprit que le PLU de Zoufftgen interdisait ce genre d'exploitation depuis 2004. Et il conclut donc sobrement, après plusieurs mois de silence complet, en face de notre pétition qui se poursuivait : « Le PLU l'interdisant, tout danger est écarté. Point. »

 

L'article du RL, implicitement, soulève des tas de questions sans réponse, auxquelles je vais essayer, après moult enquêtes,  de répondre, du moins partiellement :

 

Tout d'abord, les déchets inertes, c'est quoi !? Un ensemble de déchets non réactifs chimiquement, et non biodégradables : cela peut être : des pierres, de l'argile, des marnes, mais aussi du verre, de l'amiante, etc.etc., donc toutes sortes de matériaux, les uns inoffensifs, les autres dangereux. (La « terre », justement, ne rentre pas véritablement dans cette nomenclature, car sa composition peut varier à l'extrême. S'il s'agit de terre arable, elle n'est pas réellement « inerte ». Le terme choisi prête d'ailleurs énormément à confusion... Il suggère « quelque chose qui ne va pas bouger », donc « ne pas agresser ». Or l'amiante est très agressive...

 

 Il est certain que des textes de lois existent pour garantir une certaine sécurité...mais des contrôles sérieux sont-ils financièrement et techniquement applicables dans la réalité...premier point d'inquiétude...

 

D'où peuvent provenir ces déchets !? A priori les gens non informés pensent qu'il s'agit-là de déchetteries telles que celles où la population va jeter les encombrants et autres bric à brac. Google vous apprendra qu'il s'agit essentiellement de déchets du BTP. Effectivement le BTP - selon l'adage « Quand le bâtiment va, tout va », a besoin de travailler. Les démolitions et creusements produisent de la matière qu'il faut évacuer. Où l'évacuer !? C'est tout le problème – Les BTP sont donc forcément prêts à payer le prix pour pouvoir s'en débarrasser. Et les propriétaires de terrain trouvent-là, de plus en plus, un débouché financier pour certains de leurs terrains. (Ce qui n'exclue pas que certains amendements puissent être profitables, biologiquement parlant, à certains terrains.)

 

Or, les « petits agriculteurs » se raréfient. La construction devient envahissante, et les espaces vierges ou cultivés se rétrécissent. C'est un processus inexorable de la lutte pour l'espace. Economie financière, et Ecologie, sont antinomiques et tôt ou tard l'affrontement deviendra dramatique. Nous en sommes au prélude... Le gouvernement construit des lois (truffées d'avenants et rectificatifs divers) dans le but de préserver les intérêts économiques de la nation, donc du BTP...et ce faisant, il essaye en-même temps de préserver  la santé et le confort de chacun. Mais le lobby du BTP est assis à la table des négociations, et le représentant de-la-santé-et-du-confort-de-chacun est assis un peu en retrait, et éclipsé par le représentant des laboratoires pharmaceutiques...Celui-ci, altruiste comme il se doit, se doit néanmoins aussi de ne pas perdre de vue que si tout le monde se porte bien, ce lobby n'existera plus !!

 

Ce désir, donc, légitime, de la part du gouvernement, d'aider, entre autre, le BTP, « à mieux s'en sortir » a fait qu'une loi existe – et ce n'est pas mentionné dans le RL – que la plupart des gens ignorent, c'est celle-ci :

 

Tout propriétaire de terrain a le droit de faire déposer des déchets inertes (à condition qu'ils soient inoffensifs pour l'environnement), sur son terrain, si le rehaussement ne dépasse pas 2 m. Ceci sans autorisation aucune ! Ni du maire, ni du préfet ! Tous vont facilement comprendre le gros problème que cela pose, même pour « de la simple terre » : Soit  un propriétaire qui veut tirer profit de 10 ha de terrain d'une façon facile : Sur une hauteur de 2m (tassés), cela va nous amener à :

 

10.000 m2 x 10 x 2 m = 200 000 m3

 

Soit 1,8 la densité * moyenne du matériau (de la terre p.ex.) Combien de Tonnes cela représente-t-il !?

 

200 000 m3 divisé par 1,8 =111.111 Tonnes.

 

Combien de passages de camions !? Soit 10 m3 par chargement :

200 000 m3 divisé par 10 = 20 000 camions bennes...

En admettant que ces camions circulent 5 jours sur 7, pendant une année pleine, cela représenterait :

20 000 divisé par (365 X 5/7) = 77 passages de camions par jours...

 

Pour la commune de Rodemack, concernant le dossier cité par le RL, cela représenterait plus encore. Exactement dans le même rapport que 157 000 T (chiffre fourni par le RL), et 111 111 T.

 

Soit multiplié par  un coefficient de: 157000 / 111111 = 1,41

 

On aurait donc dans le cas de Rodemack : 77 X 1,41 = 109 passages de camions p.jour sur 1 an !!

 

Comme quoi, l'écologie et l'économie, « c'est pas pareil » !!

 

Attention, ce problème nous guette tous, dans un avenir plus ou moins proche. Notre pétition se poursuivra contre le risque de passage de camion-bennes dans le but de ce genre de dépôt, aussi longtemps que Mr le Maire de Zoufftgen n'aura pas pris un arrêté pour rendre cette perturbation impossible, par l'un ou l'autre moyen que nous avions déjà mis en avant.

 

Je me permets de signaler aux différents maires concernés le danger qui les guette dans un avenir pas vraiment si lointain...car les communes environnantes seront fatalement touchées par ce problème.

 

Ce n'est pas lorsque les camions-bennes, ou autres impressionnants et polluants engins auront entrepris leur valse que nous pourront agir aussi efficacement qu'à présent...

 

La présidente-fondatrice de Cancer-Espoir

Simone Schlitter

 

* expliqué autrement : une benne portant 10 m 3, n'est pas chargée de 10 T, car 1 m3 de ce matériau pèse en moyenne (tassé) le poids d'une terre compacte, soit 1,8 T. On dira que la densité de ce matériau est de 1,8.